Echo'Logik est une association loi-1901 créée par des étudiants de SciencesPo Bordeaux en octobre 2006. Partant de l'idée que pour bien agir il faut bien ëtre informé, son but est la sensibilisation et l'éducation à l'environnement. Ses actions à prévoir: journal éco-citoyen,organisation de conférences/débats, pétitions,intervention dans des écoles primaires, pression auprès de l'administration de l'IEP, actions aux côtés d'associations écologiques locales...

Sunday, December 31, 2006

Eloge de la biodiversité

Bien que beaucoup de petits gestes apparaissent comme insignifiants (sans conséquences réelles, du moins à l’œil nu), ceux-ci peuvent très vite prendre du sens. Qui plus est, l’acceptation de l’importance de ces gestes, par un processus de routinisation voire de ritualisation, va permettre aux étudiants que nous sommes de remplir nos devoirs de citoyens, mais aussi de (re)constituer un environnement qui nous fait vivre.

Ainsi, l’accomplissement de nos devoirs correspond au rétablissement de la balance de la générosité (où l’Homme reçoit plus que ce qu’il n’offre à la Terre). Car en effet nous devons des services à la Terre, faciles à mettre en œuvre, par exemple en facilitant son travail soit en produisant moins ou mieux, soit en consommant moins ou mieux. La Terre nous rend beaucoup de services, à nous de faire des efforts pour lui faciliter la difficile tâche qu’elle assume : assurer la survie des ecosystèmes via leur renouvellement.

Beaucoup de gens n’en tiennent pas compte car pour eux la perte de biodiversité ne semble pas affecter leur quotidien. Leur chat sera toujours là, et il courra toujours après les mêmes souris, et généralement l’on pense que si tel insecte/mammifère disparaît, cela ne changera pas notre vie. Mais non ! la biodiversité représente l’ensemble des éléments constitutifs et nécessaires à la perpétuation de la vie sur Terre, mieux ! elle permet à l’Homme de fabuleuses découvertes scientifiques. Un exemple suffit : 2/3 des médicaments produits par les laboratoires sont issus d’espèces animales et végétales. Chaque disparition d’espèce peut alors être vue comme une régression potentielle des domaines de la recherche. La biodiversité permet donc d’être en bonne santé et d’avoir une espérance de vie accrue : pensez-y !

La Salie, elle n’est pas très propre !

Depuis1974, la plage de la Salie, au sud du Bassin d’Arcachon, s’est vue affublée d’un émissaire de 800m rejetant toutes les eaux usées du Bassin ainsi que celles de l’usine de papier de Facture : le Wharf ! Ce tuyau métallique fait partie d’un réseau d’assainissement couvrant tout le Bassin. Avant d’être rejetés, les effluents passent par des stations d’épuration et sont donc censées ressortir aux normes et n’être un danger pour personne. C’est là qu’est le souci : pourquoi donc cette énorme tache brunâtre au bout du Wharf ? Et quelle est cette odeur nauséabonde qui se sent jusqu’à Biscarosse les jours de grand vent ? Enfin pourquoi tant de surfeurs de la Salie sont-ils victimes de gastro-entérites, d’otites, de conjonctivites ou de problèmes de peaux ? Le mystère reste entier me direz vous…Et bien non pas complètement : d’après une enquête du SIBA (Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon), « l’émissaire rejette une eau impure et dangereuse à la baignade ». En effet le procédé de traitement utilisé pour l’épuration, la décantation, est n’est pas des plus efficaces. De plus, la longueur du Wharf (800m) en bien en-deçà de celle prévu au départ (5 500m), un petit détail qui a toute son importance…





Un seul mystère demeure donc : pourquoi si peu de gens au courant ne serait-ce même de l’existence du Wharf à proximité de chez eux et pourquoi ne vois-je aucun panneau interdisant la baignade dans ces eaux Salie(s) ?

----Cécile----

Le mouvement écologiste en Allemagne

Ayant grandi en Allemagne, je me suis assez facilement et rapidement rendu compte de l’importance de la protection de l’environnement. Je ne suis pas issu d’une famille « öko », comme on dirait en allemand, d’une famille qui valorise cette protection au niveau quotidien quitte à en faire une obsession. On peut plutôt considérer que j’ai eu la chance d’appréhender progressivement le développement de cette thématique, accroissant ma sensibilité pour les questions écologiques, et affectant bon nombre d’Allemands dans les années 1980.

Cette sensibilité commença tout d’abord par le mouvement anti-nucléaire (dans les années 70) qui arrivait à déranger la majorité allemande encore indifférente face à cette problématique. Mais le danger caractérisé par le nucléaire n’arrivait tout de même pas à aboutir à la prise en compte voulue par les partisans du mouvement anti-nucléaire. Tristement, il fallut attendre que les faits confirment leurs déclarations : la catastrophe de Tchernobyl a alors grossi les rangs du mouvement. Parallèlement, les premiers magasins bio ouvraient leurs portes.

Appuyés par ces mouvements représentant une part non négligeable de l’électorat, les Verts allemands ont très vite été poussés dans l’arène politique et gouvernementale, avec le succès que n’ont pas connu les Verts français. On peut penser d’eux ce que l’on veut, mais il y a deux choses qui me paraissent évidentes. Premièrement, les Verts ont très peu à voir avec leurs partenaires politiques en France, offrant depuis 25 ans une gamme de réponses sur des questions qui portent de la politique financière à l’éducation en passant -bien sûr- par l’environnement. Et, plus important, ils ont pu influencer la société allemande dans une quantité de thèmes, notamment dans leur respect pour notre environnement. L’effectivité et l’efficacité du tri sélectif, l’importance des énergies renouvelables dans la production totale d’énergie et un important marché de l’agriculture bio en sont quelques signes évocateurs.

Le tri caractérise bien l’importance de la sensibilité environnementale en Allemagne. En effet, ce ne sont pas seulement les supporteurs des Verts qui s’en occupent. Pratiquement chaque foyer a les quatre poubelles nécessaires, prouvant ainsi que le tri quotidien était avant tout une affaire de citoyens.

De nos jours, l’énergie renouvelable devient de plus en plus « branchée », affirmant la possibilité de lier consommation énergétique et environnement. Grace au soutien financier du gouvernement « rouge-vert », ces formes de production d’énergie devront à terme devenir le moyen principal de la production d’énergie. Bien qu’il y ait une partie non négligeable qui reste critique face à cette tendance, beaucoup d’Allemands ont dorénavant compris son importance et s’emploient à l’utilisation de cette ressource énergétique propre.

Les produits biologiques se sont développés comme symbole de souci envers la nature. Apparaissant partout depuis plusieurs années, les magasins qui ne vendent que de la nourriture et des cosmétiques « bio » sont nettement visibles. Mais les supermarchés conventionnels ont bien compris l’importance de ce marché et ont ainsi introduit de manière conséquente leurs propres marques « bio ». D’une part pour profiter de ce mouvement écolo et économique, mais aussi à cause de la pression de l’opinion publique.

Evidemment, l’impact de la protection de l’environnement est passé d’un petit groupe vu comme énervant et radical à un mouvement conscient de masse avant même que les problèmes effrayants du réchauffement climatique n’aient été reconnus par un consensus scientifique d’importance, inégalé jusque là.

----David Petermann, étudiant allemand----

Villepin surfe sur la vague écolo

C’est la nouvelle « priorité » de Dominique de Villepin : mieux intégrer l’environnement au quotidien, tant en France que dans les échanges internationaux. Surfant sur la vague écologique du moment, le premier ministre se révèle un acteur impliqué de la préservation de la Nature, mettant une priorité à la lutte contre le réchauffement climatique…

Son plan est simple, et n’a rien d’innovant : à compter du 1er janvier 2007, une taxe sur la consommation de charbon et l’augmentation de 10% des taxes sur la pollution industrielle, les déchets et les nuisances aériennes. Objectif : « renforcer le principe pollueur payeur »… Certes ce genre de mesures se révèlera sans doute très efficace : par exemple la taxe sur le charbon va mettre fin à une véritable abbération, qui voyait ce combustible très polluant être le seul à ne pas être taxé. Idem, la TGAP (taxe sur les activités polluantes) sera déjà réévaluée, mais en plus désormais indexée sur l’inflation. En contrepartie, les « comportements vertueux » seront encouragés, via exonérations de taxes. Villepin ne s’arrête pas là, puisqu’il envisage ouvertement de mettre en place le système de péages urbains déjà utilisé à Londres, pour aller plus loin dans l’action pour la préservation de l’air dans les villes. Que de bonnes intentions en somme, dont on attend finalement l’application avec impatience. On attend depuis longtemps d’ailleurs. Peut-être déjà trop ?

Et que penser des motivations réelles de Villepin ? Vrai engagement ou simple manipulation politique ? La perspective des élections présidentielles de 2007, et l’intérêt grandissant pour l’environnement, combiné à l’impact retentissant du Pacte Ecologique de Nicolas Hulot, activent les politiques sur la Voie Verte. C’est porteur, ça vend. Ça concerne tout le monde en plus. On est sûr de toucher les électeurs. Et c’est là qu’on peut commencer à douter que toutes ces jolies actions voient un jour une mise en place concrète, et ne se révèlent en fait qu’une douce vitrine qui fait rêver. Avant, les Verts en particulier, et tous les écolos en général faisaient doucement sourire, et finalement ne représentaient pour les « vrais » politiques, les efficaces, ceux du « vrai » pouvoir, rien d’autre qu’un petit groupe en marge. Aujourd’hui, ils intéressent, ils réveillent, ils motivent. Alors tout le monde s’y met. Il était temps pourtant de prendre enfin conscience des dégâts qu’on a déjà fait, et ça fait quand même bien longtemps qu’on tire la sonnette d’alarme. On n’y croyait plus. Il y a même tout à penser que le succès d’Al Gore avec son « Inconvenient Truth » peut motiver les politiques à devenir de véritables héros de la sauvegarde de la planète… ou l’art de manipuler les foules.

----Alexandra----

Agir maintenant, une nécessité

Les Etats-Unis, lorsqu’ils refusèrent de ratifier le protocole de Kyoto se justifièrent – grosso modo - ainsi : « cela nous conduirait à une perte économique trop grande que nous ne pouvons tolérer ».

Or, un rapport récent et des plus sérieux révèle au contraire que mettre en place des moyens d’action rigoureux dès à présent pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, c’est en fait réaliser des économies à long terme des plus conséquentes. Ce rapport, c’est le rapport Stern du nom de son maître d’œuvre Nick Stern, britannique et docteur en économie de l’université d’Oxford, qui a occupé le poste d’économiste en chef à la banque européenne pour finir à la tête du service économique du gouvernement britannique.

Depuis le 30 octobre, date de sa publication, le rapport Stern a été largement couvert par les médias. Ceci est largement justifié car les conclusions font date : selon Stern, la réduction des gaz à effet de serre immédiate n’aurait pour conséquence que la baisse de 1% du PIB mondial, alors qu’attendre serait s’exposer à long terme à une baisse de ce même PIB de 5 à 20 % ! Pourquoi ? Les raisons paraissent évidentes : les perturbations écologiques telles que la fonte des glaces ou la baisse des ressources en eau devraient d’ici la fin du siècle provoquer des migrations massives dont l’ampleur n’aurait d’égal que son coût… Ce bilan, aussi noir soit-il n’est pourtant pas foncièrement pessimiste puisqu’il réaffirme qu’agir est toujours possible et surtout efficace.

L’évocation de scénarios catastrophes semble, il est vrai, « paranoïaque », « excessif », « surdimensionnée » et si une majorité de scientifiques s’accordent à dire que l’action humaine est à la source du réchauffement climatique en marche, une « minorité visible » pourrait-on dire, s’attache à formuler d’autres hypothèses, dont notre Claude Allègre national qui n’hésite pas à signer de sa plume des tribunes dans divers journaux et revues afin de porter un regard neuf sur la chose. Regard ô combien problématique, en particulier pour ce rapport Stern…

Alors que faire ? Sans doute serait-il le plus sage d’appliquer un principe qui a déjà été appliqué par Bush sur le plan militaire (la belle comparaison) : l’action préventive, avec une probabilité bien plus forte cette fois-ci d’être confronté à un danger réel et qui nous concernerait tous. C’est d’ailleurs le parti que prennent de plus en plus de gouvernements et d’acteurs locaux. Ainsi de Tony Blair qui a réaffirmé une politique tournée vers l’environnement lors du discours de la reine au Parlement britannique le 16 novembre dernier.
Bien plus, il est cette fois prouvé qu’agir pour améliorer l’état de notre environnement, c’est agir pour notre santé à tous, que ce soit pour lutter contre les produits ménagers souvent hautement toxiques, contre une qualité de l’air qui augmente le nombre de cas d’asthme par exemple ou encore pour le simple et élémentaire respect de cette planète où nous ne sommes que d’humbles locataires qui doivent laisser en état ce lieu de vie pour nos descendants.

Ainsi, notre association, Echo logik, à une modeste dimension, s’efforcera-t-elle de contribuer à l’action pour le respect de la nature, et pour le respect de la vie tout simplement.

----Lucas----